UFC-QUE CHOISIR, RÉGION DE DUNKERQUE

Actualités nationales, Alimentation

TRIMESTRE ANTI INFLATION : l’UFC Que Choisir n’est pas convaincue !

Alors que le ministre de l’économie, M. Bruno Le Maire, se félicite de l’accord avec la Grande Distribution, l’UFC Que Choisir maintient sa demande de mettre fin à la marge minimale garantie de 10 % sur les produits de premier prix (1).

Des mesures attendues face à l’augmentation des prix

L’inflation a atteint 14,5% sur un an en février selon l’Insee. Une nouvelle hausse de 10% est prévue d’ici la fin 2023.

Le panier de courses, avec 37 produits du quotidien, constitué par Franceinfo pour observer les variations de prix, a ainsi augmenté de 16,58 %.

C’est dans ce contexte qu’est lancée une opération spéciale, pour lutter contre l’envolée des prix qui pèse de plus en plus sur les ménages, baptisée « trimestre anti inflation ».

Le Panier anti inflation est mort, vive le « trimestre anti inflation »

Le ministère de l’Economie avait tenté d’imposer un panier commun anti inflation aux grandes enseignes alimentaires.

Il devait être accessible à tous les consommateurs, contenir une cinquantaine de produits du quotidien qui correspondraient aux besoins d’une famille avec enfants (cinq grandes catégories : hygiène, propreté, frais, surgelé et épicerie). Son but était, à l’origine, de préserver (en partie) le pouvoir d’achat des Français.

La ministre déléguée au commerce, Olivia Grégoire, souhaitait « un panier de qualité, avec un véritable intérêt pour la santé ». De son côté, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, parlait « d’une liste de produits à prix cassés » !

Mais, l’exécutif a peiné à constituer ce panier, trop complexe à mettre en œuvre, suspecté de briser les règles de la concurrence. De plus, les producteurs, les industriels et les enseignes de la grande distribution s’inquiétaient des effets d’un tel dispositif sur « la correcte rémunération des maillons de la chaîne alimentaire ».

Bruno Le Maire a donc annoncé, hier, « le lancement d’un « trimestre anti inflation », fruit d’un accord avec les enseignes

Les enseignes participant au « trimestre anti inflation »

Certains acteurs de la grande distribution disent vouloir garantir les prix les plus bas possibles sur certains produits de grande consommation durant trois mois.

Ainsi, entre le 15 mars et le 15 juin, ils proposeront des paniers de produits alimentaires et non-alimentaires sous la forme de leur choix.

Ces rabais exceptionnels seront appliqués sur des produits de marque distributeur. Ceux-ci,  propriétés des enseignes, n’entrent pas dans le cadre des négociations annuelles avec les industriels. Les enseignes sont plus libres de rogner sur leurs marges.

Les produits concernés pourront varier d’une région à l’autre. Ils seront identifiables grâce à un logo tricolore « trimestre anti-inflation ».

Voici, pour s’y retrouver, une infographie synthétique, réalisée par France Bleue.

Cliquer sur l’image pour l’agrandir

Correctif : Pour Système U, le panier de 150 produits à prix coûtant +10% de marge obligatoire selon la loi pour l’alimentaire (1)

Leclerc n’a pas participé à la réunion au ministère. À la place, Michel Édouard Leclerc, le patron des Centres Leclerc a décidé de relancer une campagne de communication avec des comparaisons de prix par enseigne plus complète et régulière. En 2022, Leclerc avait déjà mis en place une opération « bouclier anti-inflation » avec des tarifs réduits pour 230 produits du quotidien

Auchan et Cora, pourtant représentés, n’ont pas annoncé de projets spécifiques.

Pourquoi UFC Que Choisir dénonce des mesures insuffisantes ?

Olivier Andrault, chargé de mission alimentation, s’est exprimé dans plusieurs médias. Voici, résumées, ses différentes remarques :

  • Le consommateur est privé de la capacité à comparer les produits.
  • Aucune garantie de marge minimale ni de stabilité des prix dans le temps.
  • Pas de définition réglementaire de ce qu’est le prix « le plus bas possible ». Ainsi, le produit peut être monté en épingle alors qu’il était déjà vendu aux mêmes conditions tarifaires.
  • Les engagements des différentes enseignes de la grande distribution sont basés sur le seul volontariat, et chacun pourra faire ce qu’il veut.
  • Le logo tricolore « trimestre anti-inflation » apposé revient à « labelliser » les produits concernés par le gouvernement. Ce dernier donne ainsi « son approbation officielle à un cahier des charges vide » !
  • Demande au gouvernement : Mettre fin à cette marge minimale garantie (1). Ce serait immédiatement la possibilité de voir les prix et les marges baisser à hauteur de 10 % non pas sur quelques centaines de produits, mais sur des milliers.
    LIRE SUR CE SUJET « Relèvement du seuil de revente à perte Halte au braquage du pouvoir d’achat des consommateurs ! »

Un trimestre et après ?

Les négociations commerciales, avec les grands industriels, devraient reprendre. L’espoir est que la baisse des prix de gros, a priori observée sur les marchés, puisse se traduire aussi en rayons. Ce qui n’est pas encore le cas pour les produits de consommation courante.

Bruno Le Maire envisage la création d’un nouveau chèque alimentaire destiné aux plus « plus modestes ». Il « se fera sur une base territoriale, sans doute le département, de façon à être au plus près des consommateurs ». Son expérimentation serait lancée prochainement.

« C’est évidemment souhaitable », a considéré Olivier Andrault, chargé de mission alimentation à UFC Que Choisir, « on sait bien que c’est la frange de la population qui est la plus impactée par ces hausses tarifaires. Maintenant, la question c’est ‘qu’est-ce qu’on fait pour le reste des consommateurs ?’ 

Ceci pourrait aussi vous intéresser :

Trouvez le supermarché drive le moins cher près de chez vous


Trouvez le supermarché drive le moins cher près de chez vous
[Gratuit] Carte interactive des supermarchés drives – UFC-Que Choisir

 

(1) Depuis 2019, la Loi Egalim, qui vise une plus juste rémunération des producteur, a aussi eu pour effet de faire bénéficier, la grande distribution, d’une marge minimale garantie de 10 % sur les produits alimentaires et notamment sur les produits de premier prix qui impacte le plus les ménages les plus modestes [Voir infographie explicative].